PEINTURE ET CALLIGRAPHIE

Pour ce billet je vous partage ma découverte magnifique d’un livre rempli d’inspiration et de sagesse.

 

Le livre s’intitule l’UNION DE L’ENCRE ET DU PINCEAU de FENG XIAO MIN aux éditions Flammarion 2003. Je suis tombé sur ce livre à la bibliothèque et il m’a fait voyager. On y retrouve de nombreuses œuvres de l’artiste peintre et calligraphe FENG XIAO MIN, accompagné du texte intégral "Réflexions sur la peinture du Moine Concombre Sauvage ! Tout un programme ! Vous pouvez retrouver la biographie de cet artiste franco-chinois à la fin de ce poste.

 

Ce livre est le reflet philosophique taoïste à propos de l'action du peintre ou du calligraphe, l’auteur considère les deux disciplines similaires. Feng Xiao-Min réinterprète dans ce livre la communion universelle de l'homme et de la nature qui l'entoure.

 

Le livre commence par une lettre d’introduction de l’auteur, écrite le 8 janvier 2003 à Paris :

 

« La calligraphie chinoise n’est certainement pas une simple écriture. Ni des symboles ou des pictogrammes ordinaires. De même que la peinture ne se limite pas à une simple représentation de la forme ou d’un sujet. Calligraphie et peinture doivent rayonner avec la même puissance spirituelle, laissant apparaitre la maitrise de la forme et de l’abstrait. C’est ainsi que la pensée de Shi Tao s’exprime avec justesse : la calligraphie et la peinture, deux branches issues de la même racine exigent la même discipline et technique.

 

A l’âge de six ans et suivant le désir de mes parents, j’ai commencé la pratique de la calligraphie, et ensuite celle de la peinture sans savoir que plus tard elles deviendraient ma seule et unique voie. Avec beaucoup de chance et avec la bienveillance des maitres qui m’ont guidé, trente huit années de travail sans relâche se sont écoulées. Aujourd’hui je peux voyager seul et plus léger, ayant abandonné toute illusion concernant l’aspect extérieur et mondain, avec lequel peinture et calligraphie sont souvent associés. « Tout le monde peut faire de la peintre mais personne ne maitrise la règle du Seul Traité de Pinceau… » Arrivée à l’âge mur, ces mots du très grand maitre Shi Tao ont écarquillé mes yeux de voyageur distrait.

 

Ce livre est bien le résultat de mon modeste hommage au Ciel, à la Terre, à mes parents, à mes maitres, au très vénérable Da Di Zi et à tous les êtres. »

 

Après cette introduction, les chapitres s’enchainent comme un long fleuve tranquille. Pour vous faire part de ce voyage, je vous retranscris quelques extraits choisis de ce livre :

 

Chapitre 1 Seul trait de pinceau

 

Donnant un coup de pinceau, le peintre saisira entièrement l’aspect, la puissance, la vitalité, la grâce et l’inspiration des montagnes, des rivières, des personnages, des choses, des oiseaux, des animaux, des herbes, des arbres, des étangs et des pavillons ; quelle que soit la beauté intérieure ou extérieure, à travers la réflexion et son application, l’œuvre trouvera son accomplissement.

 

Chapitre 2 Connaitre la règle

 

L’homme ignorant et aveugle est dominé par la Nature avec la règle du changement. Il ne suffit pas de copier seulement les règles, il faut aussi comprendre ses principes ; sinon l’être humain reste enchainé à la règle, sans connaitre la liberté.

 

Chapitre 3 Le changement

En ce qui concerne la peinture, nous devons tirer profit des règles de nos ancêtres, en faisant attention à leur adaptation dans la création d’une nouvelle œuvre

 

L’homme qui suit aveuglement l’expérience de nos ancêtres a forcément une vision rigide et étriquée des anciennes connaissances, sans pouvoir les intégrer pour créer du nouveau. Au contraire l’homme de bien sait utiliser l’héritage du passé avec discernement pour développer le présent.

 

L’accumulation de la connaissance de nos ancêtres est le fondement de l’étude de nos contemporains. Celui qui a la capacité de comprendre et d’intégrer l’héritage de nos ancêtres peut aussi créer du nouveau sans attachement au passé

 

Chapitre 4 Apprécier les sentiments

Avoir l’intention de peindre en connaissant l’art de la peinture, sans prendre en compte le devenir et la souplesse, c’est l’équivalent au ver à soie, qui, tissant le fil, s’enferme dans le cocon.

 

Chapitre 5 Le pinceau et l’encre

Il faut avoir l’esprit agile pour imprégner l’encre dans le pinceau, et une inspiration divine pour manier le pinceau dans l’application de l’encre.

 

Chapitre 7 Yin Yun

L’art émerge de la Nature il n’est pas né d’une autre matrice.

 

Bien entendu, c’est moi qui maîtrise l’encre, ce n’est pas l’encre qui me domine. C’est moi qui gouverne le pinceau, ce n’est pas le pinceau qui me dirige.

 

Chapitre 8 Montages et rivières

Montagnes et rivières sont la forme et la puissance du Ciel et de la Terre. La tempête, l’obscurité et la lumière sont les changements atmosphériques des montagnes et rivières.

 

Chapitre 16 Se séparer de la vulgarité

L’ignorance et la vulgarité viennent de la même source idéologique. Ne se laissant pas duper par l’ignorance, on obtient la sagesse. Sans se laisser infecter par la vulgarité, on peut manifester l’élégance.

 

L’homme remarquable doit avoir la connaissance et la compréhension éclairée. Ayant la connaissance on peut connaitre les changements. Ayant la compréhension éclairée, on peut atteindre  la perfection.

 

Chapitre 17 Propos sur la calligraphie

La nature peut donner des règles à l’homme, mais elle ne peut garantir sa réussite. La Nature peut octroyer à l’homme certains aspects de la peinture, mais elle ne peut pas lui apprendre comment créer la peinture.

 

Le voyage est rendu encore plus intéressant par les nombreuses œuvres de calligraphies et de peintures qui sont présentes tout au long du livre.

 

Biographie de FENG XIAO MIN

 

Né en 1959 à Shanghai, FENG XIAO-MIN se passionne dès son plus jeune âge pour l’art et tout particulièrement pour la calligraphie et la peinture. Après des études artistiques à l’Académie des Beaux arts et à l’Ecole nationale supérieure des arts en Chine, il intègre l’Académie des Beaux ARTS Haimo de la Fédération nationale des artistes de Chine, section de Shanghai. Il devient membre de la commission d’études contemporaines de calligraphie et de peinture.

 

En 1988 il s’installe en France et entre à l’Ecole nationale supérieure des beaux arts de Paris. Depuis 1977, à la demande du professeur A.Pincas, il donne des cours de calligraphie et de technique à l’Ecole nationale supérieure des beaux arts de Paris, en tant que professeur invité.

 

Biographie complète sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Feng_Xiao-Min

 

Un livre que je recommande à tous les amateurs de calligraphie et de peinture.

 

 

FABE le 01.11.2017

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0